Mutélios prévention charge mentale femme, maman débordée avec 3 enfants dans la cuisine

Mutélios Le Mag #2 - Prévention

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Invisible mais omniprésente, la charge mentale pèse lourd sur la santé des femmes. Cette pression cognitive, qui consiste à penser à tout, tout le temps, pour tout le monde, a des répercussions médicales majeures. Fatigue, anxiété, troubles du sommeil, voire dépression : les conséquences sont multiples, et concernent toutes les générations. Décryptage d’un enjeu de santé publique encore trop méconnu.

La charge mentale invisible des femmes : un enjeu de santé publique

Un fardeau invisible, omniprésent dans la vie des femmes

La charge mentale désigne le poids psychologique, émotionnel et invisible de la gestion et de l’organisation du quotidien, qu’il s’agisse du foyer, de la famille ou du travail. Malgré les progrès vers l’égalité des sexes, les attentes culturelles et sociales persistent en attribuant souvent aux femmes le rôle de gestionnaires de la famille : planification des repas, coordination des rendez-vous médicaux des enfants, gestion des tâches ménagères… Sans oublier la vie professionnelle. La liste peut être longue ! 64 % des tâches domestiques et 71 % des tâches parentales sont encore assurées par les femmes.
Cette inégalité structurelle, dénoncée par de nombreux rapports, expose les femmes à une double journée, où la sphère privée et la sphère professionnelle s’entremêlent sans répit.

Des répercussions alarmantes sur la santé physique et mentale

La charge mentale n’est pas qu’un concept sociologique : elle a des conséquences médicales concrètes. Les troubles anxieux, l’épuisement professionnel ou burn out, la fatigue chronique et la dépression sont des issues fréquentes de cette pression invisible.

Les symptômes sont multiples :

  • Troubles du sommeil (insomnies, réveils nocturnes, sommeil non réparateur)
  • Fatigue persistante, même après une nuit complète
  • Difficultés de concentration, irritabilité, maux de tête, douleurs musculaires
  • Anxiété, perte de confiance en soi, sentiment d’être dépassée

Les conséquences s’étendent à la sphère professionnelle : 66 % des salariées estiment que leur charge mentale au travail impacte leur vie privée, et 53 % constatent l’effet inverse. Jongler entre sphère privée et professionnelle est bien souvent un travail d’équilibriste.
Cette double pression détériore la qualité de vie, la productivité et le bien-être général.

"Certaines femmes travaillent comme si elles n’avaient pas d’enfants, puis s’occupent de leurs enfants comme si elles n’avaient pas de travail - Anonyme"

Un enjeu médical et sociétal majeur

La charge mentale des femmes est désormais reconnue comme un enjeu de santé publique. 
Les troubles psychiques représentent le premier poste de dépenses de l’Assurance maladie, avec un coût annuel de 23,4 milliards d’euros. Et ce sont les femmes les premières victimes. Elles sont près de deux fois plus nombreuses que les hommes à se voir prescrire des traitements psychotropes, des anxiolytiques.

Face à ce constat, la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale a formulé 24 recommandations pour améliorer la prévention, le dépistage et la prise en charge de la santé mentale des femmes.
Parmi les pistes : casser les stéréotypes, former les professionnels de santé et sensibiliser le public à la spécificité féminine, soutenir les familles monoparentales et promouvoir des politiques publiques favorisant un meilleur équilibre des temps de vie.
 


Quelles solutions pour alléger la charge mentale ?

Si la charge mentale reste largement invisible, des leviers existent pour la prévenir et la prendre en charge :

  • Reconnaître et partager la charge : ouvrir le dialogue au sein du couple, de la famille et de l’entreprise pour mieux répartir les responsabilités.
  • Prévenir l’épuisement : apprendre à repérer les signaux d’alerte (fatigue, troubles du sommeil, irritabilité) et consulter en cas de besoin.
  • Tester le soutien psychologique : l’Assurance Maladie et les complémentaires santé ont mis en place le dispositif Mon Soutien Psy. Douze consultations intégralement prises en charge pour mettre des mots sur les maux.
  • Favoriser les aménagements professionnels : horaires flexibles, télétravail, congés aidants… Les entreprises ont un rôle clé à jouer pour favoriser l’équilibre des temps de vie.
  • Renforcer les politiques publiques : développement de structures d’accueil pour les enfants, soutien aux aidants, campagnes de sensibilisation.

Quelques chiffres clés sur la charge mentale des femmes

  • 71 % des femmes salariées déclarent une charge mentale élevée (News RSE/Ifop, 2024)
  • 59 % ressentent du stress au quotidien et 54 % disent manquer d’énergie (Teale, 2025)
  • 64 % des tâches domestiques et 71 % des tâches parentales sont assurées par les femmes (Insee, 2024)
  • 38 % des femmes rapportent une fatigue chronique ou un épuisement, 33 % une hausse du stress et de l’anxiété (News RSE/Ifop, 2024)
  • 21 % des femmes sont dans un état critique ou à risque de dépression, contre 18 % des hommes (Teale, 2025)


Vers la fin du « syndrome du post-it » ? Un vent de changement chez les jeunes

Bonne nouvelle : la charge mentale n’est plus condamnée à rester l’apanage des femmes ! Les jeunes générations, hommes et femmes confondus, semblent de plus en plus enclines à partager équitablement les tâches et à remettre en question les vieux réflexes familiaux. Bien sûr, il reste encore du chemin à parcourir avant que la liste des choses à faire ne cesse de coller aux mains des femmes… Mais soyons optimistes : bientôt, le fameux post-it sur le frigo sera peut-être signé à quatre mains, et il ne restera plus qu’à se disputer… pour savoir qui aura le plaisir de sortir les poubelles !

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