Si on en croit l’étude réalisée par l’association de consommateurs UFC Que Choisir, la réponse à cette question est OUI. Cependant, ce n’est pas aussi simple ! On vous explique quoi faire, quelles précautions prendre pour consommer vos médicaments en toute sécurité et comment organiser votre pharmacie pour une utilisation optimale.
Sirop contre la toux, collyre, paracétamol, antibiotiques… Notre armoire à pharmacie déborde de médicaments non terminés et ayant bien souvent dépassé la date de péremption. De quoi s’agit-il ?
Qu’est-ce que la date de péremption d’un médicament ?
La date de péremption ou d’expiration est une garantie que la puissance du médicament durera au moins jusqu’à cette date. Cette date est imposée par l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments (ANSM). Les fabricants de médicaments doivent assurer la qualité, l’efficacité et la sécurité du médicament pendant un laps de temps à partir de sa date de fabrication. Cette durée varie généralement entre 1 et 3 ans voire 5 ans dans certains cas. Cette période d’efficacité optimale dépend aussi de la qualité de la conservation du produit. En effet, des variations de température, l’humidité, le soleil, la luminosité peuvent altérer l’efficacité d’un médicament.
On estime généralement que ce temps de péremption correspond au temps au bout duquel 90% du principe actif reste intact.
Vous trouverez cette date indiquée sur la boite de votre médicament. Ne la jetez pas ! Mais attention, tous médicaments ne peuvent être consommés jusqu’à leur date de péremption une fois ouverts.
Combien de temps peut-on garder un médicament après ouverture ?
En fait, tout dépend du médicament. Voici un tableau qui vous aidera peut-être à ne pas faire d’erreur en consommant après son ouverture.
Quels sont les médicaments à ne JAMAIS consommer après la date de péremption ?
Il s’agit de la même liste de produits à laquelle il faut cependant rajouter les contraceptions (patch, pilule…) ou les médicaments pour des traitements d’Affection de Longue Durée, ALD, (hypertension artérielle, diabète…)
Passé la date de péremption, vous prenez le risque :
D’une prolifération microbienne (collyre, sirop…)
D’infection
De grossesse
De perte d’efficacité et donc de danger pour les ALD.
Les comprimés concernant les « petits maux » comme le paracétamol, l’ibuprofène… et à condition qu’ils aient été conservés dans de bonnes conditions, peuvent cependant être consommés après leur date de péremption avec le seul risque d’une perte d’efficacité liée à une diminution de la quantité de substance active mais sans danger pour la santé.
Selon UFC-Que Choisir 80% des médicaments périmés seraient encore efficaces. L’enquête de l’association de consommateurs dont les résultats ont été publiés en septembre dernier repose sur les mesures effectuées par un laboratoire au sujet des substances actives présentes dans 30 boites de comprimés, sachets ou gélules de paracétamol ou d’ibuprofène périmés. Les résultats révèlent que dans 80% des cas les médicaments contiennent suffisamment de substance active pour être considérés comme efficaces. Attention cela ne concerne que cette catégorie de médicaments. Pas ceux dont nous avons parlé précédemment !
Que faire des médicaments périmés ?
Les médicaments périmés ne doivent pas encombrer votre pharmacie car vous pourriez être tenté de les consommer, de les jeter avec vos déchets ménagers, dans les toilettes ou l’évier ce qui est extrêmement néfaste pour l’environnement. En effet, les médicaments et notamment les antibiotiques ainsi jetés pénètrent dans les eaux de surface qui sont utilisées pour l’arrosage des cultures ou pour la production d’eau potable ce qui a pour conséquence d’accroître notre antibiorésistance. Par ailleurs si vous les déposez devant la pharmacie ou à côté de votre poubelle, ils peuvent être revendus, réutilisés ou consommés à mauvais escient.
Le mieux est de rapporter vos médicaments périmés ou entamés à votre pharmacien. Celui-ci, s’il participe à la collecte Cyclamed (cf. Encadré), peut récupérer effectivement vos médicaments périmés. Ils seront dirigés vers des plateformes de recyclage spécialisées et incinérés de façon qu’ils ne polluent pas notre environnement.
Vous pouvez ainsi trier et rapporter :
En pharmacie : les médicaments non utilisés mais périmés, entamés périmés ou non ainsi que les aiguilles (réceptacle DASRI)
En déchèterie : éther, alcool à 60° ou 90°, appareils de mesure (tensiomètre, diabète, thermomètre…)
En tri sélectif : emballages vides, notices, bouteilles, tubes et sprays
En déchets ménagers : compléments alimentaires et parapharmacie (cosmétiques, solaires, produits dentaires, pansements, compresses, masques)
(Source Cyclamed)
Nos magazines mensuels
Le magazine est publié tous les mois et est aussi disponible en version PDF