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Comment mettre en place un contrat complémentaire santé collectif obligatoire ?


La mise en place d'un contrat collectif santé obligatoire doit respecter des règles précises pour pouvoir bénéficier des avantages fiscaux et sociaux qui y sont attachés.
Rien d'insurmontable, rassurez-vous, mais une procédure et des étapes à respecter pour ne pas risquer d'être, un jour, embêté lors d'un contrôle URSSAF.

Découverte, pas à pas, des 8 étapes à respecter :

De nombreuses branches professionnelles ont, au plan national voire régional ou départemental, négocié des accords entre partenaires sociaux sur la nature des couvertures complémentaire santé à proposer aux salariés de la branche. Ces accords de branches définissent généralement une couverture minimale et peuvent dans certains cas recommander un ou plusieurs assureurs.
Sachez que quel que soit l'assureur « recommandé » par l'accord de branche, votre entreprise reste totalement libre de choisir celui qu'elle souhaite du moment qu'elle respecte les conditions de couverture minimale imposée par l'accord.
Si vous voulez connaître les garanties minimum exigées par votre convention collective, vous pouvez également nous contacter :

  • par mail : entreprises@mutelios.fr
  • par téléphone : 01 53 36 92 52

La mise en place du contrat collectif obligatoire doit respecter un certain formalisme juridique.
Trois possibilités sont offertes aux entreprises pour cette mise en place en fonction de leur souhait d'intégrer plus ou moins la complémentaire santé obligatoire dans la négociation sociale au sein de l'entreprise :


1. Un accord d'entreprise : il est le résultat d'une négociation entre l'employeur et les salariés via les représentants du personnel ou les représentants des syndicats représentatifs.


2. Un référendum : le projet de couverture complémentaire santé est soumis à l'approbation des salariés. Pour être adopté, il doit être ratifié par la majorité des salariés inscrits.


3. Une Décision Unilatérale de l'Employeur (DUE) : la décision doit être rédigée de manière très complète (voir étape 7) et soumise information et consultation au Comité social et économique de l'entreprise (son rôle est purement consultatif).

Tous les salariés de votre entreprise doivent être couverts par un contrat complémentaire santé obligatoire. Vous ne pouvez pas en limiter l'accès en fonction de critères liés à la durée du travail, à la nature du contrat, à l'âge du salarié ou à une ancienneté supérieure à douze mois.

Ceci précisé, plusieurs choix s'offrent quand même à vous :


1. Vous pouvez n'avoir qu'une couverture unique pour l'ensemble des salariés ou choisir des couvertures différentes pour des catégories distinctes de salariés (appelées collèges : cotisants AGIRC ou non cotisants AGIRC par exemple).


2. Vous pouvez prévoir une ou plusieurs dispenses d'affiliation au profit des salariés en CDD, des travailleurs saisonniers, des salariés bénéficiant d'une couverture complémentaire obligatoire dans le cadre d'un autre emploi (salarié employeurs multiples) : attention, ces dispenses d'affiliation devront être listées dans l'acte juridique fondateur pour être valide (voir Etape 7).


3. Vous pouvez choisir de ne couvrir de manière obligatoire que vos seuls salariés (votre participation financière se limitera à ces derniers) ou couvrir de manière obligatoire vos salariés et leurs ayants droit (conjoints, enfants). Dans ce dernier cas, si vous obligez ces derniers à rejoindre le contrat la participation financière de votre entreprise devra évidemment s'étendre à eux.


4. Enfin si de nombreux salariés disposent d'une couverture personnelle qu'ils ne souhaitent conserver,  en choisissant de mettre en place votre contrat par Décision Unilatérale de l'Employeur (DUE), vous ouvrirez à ses salariés la possibilité de ne pas rejoindre le contrat d'entreprise et conserver leur couverture personnelle (art.11 loi n°89-1009 31/12/1989 dite Loi Evin). A l'inverse, si vous optez pour un Accord d'Entreprise ou Référendum, vos salariés seront (sauf dispenses d'affiliation particulières) obligés d'abandonner leur couverture préalable pour rejoindre le contrat mis en place au sein de l'entreprise.

L'employeur doit prendre en charge 50% minimum de la cotisation mensuelle par salarié (hors ayant-droit) de l'entreprise. A l'inverse, il n'y a pas de maximum, l'employeur pouvant financer l'intégralité de la cotisation s'il le souhaite.


Bon à savoir :

La part payée par l'employeur n'est ni soumise à charge sociale ni à l'impôt sur les Sociétés du moment que le contrat à un caractère collectif (non personnel) et obligatoire. Si l'entreprise compte plus de 10 salariés, un forfait social de 8% s'applique sur le montant des cotisations patronales.
Par ailleurs, la part payée par l'employeur doit être intégrée dans le salaire imposable des salariés (précompte sur salaire).

Les assureurs spécialisés dans les contrats collectifs santé proposent toujours plusieurs types de cotisation. Cela permet à l'entreprise de retenir la plus intéressante pour elle en fonction de population à couvrir.
La cotisation est soit exprimée en pourcentage du Plafond Mensuel de la Sécurité Sociale (PMSS) soit en euros. Sauf cas rares (comme les ouvriers du bâtiment), la cotisation n'est pas calculée au prorata de salaire.

Parmi les cotisations généralement proposées par les assureurs :

  • Cotisation uniforme (appelée également cotisation forfaitaire ou cotisation unique) :

La cotisation est la même pour chaque salarié quelle que soit sa situation familiale (célibataire sans enfant ou marié avec 3 enfants).

  • Cotisation Isolé Famille :

Dans ce cas, la cotisation est différente pour les célibataires (isolé) et ceux qui ne le sont pas (couple, famille monoparentale ou biparentale sont donc regroupés sous l'appellation Famille).

  • Cotisation Isolé - Couple - Famille :

Un couple s'entend être deux adultes. Dans les familles, on trouve toutes les structures familiales comptant des enfants, qu'il y ait un ou 2 parents.
Autour de cette composition la plus commune, vous pouvez trouver certaines variations comme la structure 1 personne - 2 personnes - 3 personnes et plus (2 personnes pouvant s'entendre dans ce cas soit comme 2 adultes soit comme 1 adulte et un enfant).

  • Cotisation Adulte - Enfant :

La cotisation est dans ce cas strictement adaptée à la situation familiale de chaque salarié. Chaque adulte et chaque enfant cotisent. En général si vous choisissez de confier votre contrat collectif à une mutuelle, seuls les 2 premiers enfants sont payants, la gratuité intervenant à partir du 3ème enfant.

Différentes catégories d'assureurs peuvent vous proposer des contrats complémentaires santé collectifs et obligatoires : sociétés d'assurance, institution de prévoyance et mutuelles. Les institutions de prévoyance et les mutuelles présentent l'avantage de ne pas chercher à faire des profits de leurs activités (ce sont des acteurs non lucratifs).

Dans tous les cas, privilégiez un acteur connaissant bien le secteur Entreprises qui met à votre disposition des conseillers experts facilement disponibles qui sauront vous accompagner lors de la mise en place du contrat.

Choisissez également l'organisme assureur en fonction de sa capacité à :

  • vous proposer une offre souple, parfaitement adaptable aux contraintes et souhaits de votre Entreprise,
  • offrir à vos salariés une excellente qualité de service : simplicité et rapidité des procédures de remboursement, tiers payant généralisé, services étendus d'information, gestion et communication notamment par internet, accès à des réseaux de soins à tarifs privilégiés…

Bon à savoir :

Depuis fin 2020, les entreprises peuvent résilier leur contrat collectif santé à tout moment dans l'année et sans frais ni pénalités du moment que ce contrat a une ancienneté de 12 mois minimum.
La résiliation prend effet un mois après que l'assureur en a reçu notification et les cotisations éventuellement trop perçues devront être remboursées dans les 30 jours à compter de la date d'effet de la résiliation.

Les entreprises peuvent déléguer à leur nouvel assureur la charge de résilier leur contrat précédent.

Quel que soit le mode de mise en place choisi (et donc même en cas de Décision Unilatérale de l'Employeur), l'ensemble des caractéristiques du contrat doivent être décrites dans l'acte juridique fondateur du régime.

Ce dernier doit ainsi préciser :

  • Les catégories de salariés affiliés (et s'il y a plusieurs collèges, les critères objectifs distinguant les collèges entre eux),
  • Les dispenses d'affiliation (variables en fonction du mode de mise en place retenu (voir Étape 3)
  • Les conditions de prise en charge du conjoint et des enfants (voir Étape 3)
  • La répartition de la prise en charge de la cotisation entre la part employeur et la part salariale (voir Étape 4)
  • Le mode de cotisation (voir Étape 5)
  • Les éventuels délais de résiliation et/ou de dénonciation,
  • Le choix de l'organisme assureur (voir étape 6)

Cet acte juridique fondateur doit être notifié à l'ensemble des salariés concernés. En qualité d'employeur, vous devez être en mesure de témoigner, lors d'un contrôle URSSAF par exemple, que cette information personnalisée a bien été réalisée. Pour ce faire, une liste d'émargement peut être constituée.

C'est la dernière obligation dont vous devrez vous acquitter.
Une fois le contrat souscrit, vous devez en effet distribuer à chaque salarié assuré un exemplaire de la notice contenant le détail des garanties et les conditions de fonctionnement du contrat. Une nouvelle notice (ou un avenant à la notice initiale) devra être communiquée à chaque modification du contrat.
 

Qu'est ce qu'un contrat collectif facultatif "frais de santé" dit "Renfort" et comment fonctionne-t-il ?

Un contrat « Renfort facultatif » a pour objet de proposer aux salariés une couverture collective surcomplémentaire santé augmentant les garanties du contrat collectif à adhésion obligatoire.
Même s'il fait l'objet d'un contrat distinct, le Renfort facultatif est indissociable du contrat collectif obligatoire dit « contrat socle » qu'il vient compléter.

La mise en place du Renfort facultatif est de la responsabilité de l'employeur qui reste le seul signataire du contrat et pourra seul le dénoncer. Sa mise en place peut être simultanée à celle du contrat obligatoire "socle" ou s'effectuer dans un second temps.

La définition des garanties et des cotisations fait l'objet d'une discussion distincte de celle du contrat obligatoire notamment fondée sur le profil et le nombre des salariés ayant exprimés le souhait de bénéficier d'un renfort.

Ne peuvent adhérer au Renfort facultatif que les salariés et ayants droit déjà affiliés au contrat socle. Un salarié bénéficiant d'une dispense d'adhésion au contrat obligatoire ne pourra donc pas souscrire au Renfort facultatif.
De même doivent adhérer au Renfort facultatif tous les membres de la famille du salarié déjà affiliés au contrat socle.
Ainsi un salarié dont le conjoint et l'enfant sont adhérents au contrat obligatoire ne pourra adhérer seul au contrat facultatif. Il devra également y affilier son conjoint et son enfant comme sur le contrat socle.

L'adhésion au Renfort est strictement facultative, chaque salarié se déterminant librement de l'intérêt pour lui et ses ayants droit de souscrire à ce contrat additionnel.

Les cotisations sont payées par prélèvement direct sur le compte bancaire du salarié.
Les prestations du contrat obligatoire "socle" et du renfort facultatif sont versées en une seule fois au salarié.