
Mutélios Le Mag Online N°1 - Nutrition
Fausses viandes : une vraie bonne idée ?
La volonté de réduire sa consommation de viande pour améliorer sa santé et préserver l’environnement a entrainé le développement d’alternatives végétales appelées « fausse viande », « viande végétale » ou encore « simili carné ». Ces produits de substitution à notre bon vieux rôti de bœuf sont-ils vraiment bons pour la santé et notre planète ? Au-delà de vos éventuels a priori essayons d’y voir plus clair.
Ils ont envahi les rayons de supermarchés en vous promettant un goût, une texture et un plaisir équivalents aux produits carnés traditionnels et en s’appelant « steak », « bacon », « lardon », « jambon » … et pourtant ces produits ne sont absolument pas de la viande !
En 2020 le marché de la viande végétale était évalué à 6 milliards d’euros. En 2025, il devrait atteindre les 22 milliards d’euros, soit près de quatre fois plus (Source Statista). 27 % des Français ont adopté cet aliment au moins une fois par mois.
Pourquoi un tel engouement ?
Depuis plusieurs années, les nutritionnistes insistent sur la nécessité de consommer de façon maîtrisée de la viande et notamment de la viande rouge afin de limiter les maladies cardio-vasculaires. Le message semble avoir été entendu, d’autant plus que la viande est devenue un aliment pas toujours à la portée du portefeuille de tout le monde.
À cela vient s’ajouter la volonté d’une consommation plus durable et du respect du bien-être animal.
En effet, la consommation de produits issus des animaux a un impact considérable sur l’environnement. Selon une étude britannique réalisée en 2023, un consommateur de viande génère environ 10,24 kg de gaz à effet de serre chaque jour contre 2.47 pour un végétalien ! Si nous mangions plus végétal nul doute que nous protègerions notre environnement en faisant baisser les taux d’émission de la production alimentaire et principalement des élevages.
Mais le tableau n’est peut-être pas si rose… Que contiennent ces produits pas si naturels ?
Que contiennent les produits « simili carnés » ?
Fabriqués à base de sources végétales qui varient selon les marques on y retrouve généralement comme éléments de base :
- Protéines de soja : pour sa teneur en protéines et sa texture qui peut faire penser à de la viande.
- Protéines de pois : même qualité que les protéines de soja !
- Gluten de blé ou seitan : il donne une texture élastique et ferme qui se rapproche de celle de la viande.
- Légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots…) : elles sont riches en protéines et en fibres.
- Huiles végétales (coco ou colza) : pour imiter la teneur en graisse de la viande et améliorer la texture.
- Épaississants et liants comme les gommes, l’amidon : pour une texture cohérente, qui se tient.
- Et enfin arômes et colorants : pour imiter la couleur et le goût de la viande.
Quels sont les avantages nutritionnels de la viande végétale ?
En dehors du fait qu’elle permet d’éviter de consommer de la viande et donc des animaux, ce qui permet de réduire l’impact environnemental de notre alimentation, la viande végétale présente certains bienfaits nutritionnels :
- Une richesse en protéines équivalente à la viande de bœuf (un burger végétal peut contenir environ 20 g de protéines comme un burger de bœuf)
- Moins de graisses saturées ce qui est positif pour se prémunir des maladies cardio-vasculaires.
- Une part importante de fibres pour une meilleure digestion, une régulation de la glycémie.
- Absence de cholestérol, atout pour la santé cardiovasculaire.
- Peu de contaminants comme les antibiotiques et les hormones ou encore des agents pathogènes comme la salmonelle ou E.coli.
Alors, cela veut-il dire qu’il faut privilégier les similis carnés et rayer définitivement la viande de nos menus ? Finis la bonne côte de bœuf, le rôti du dimanche et Vive le steak de soja ou de tofu ? Pas si sûr !
De la fausse viande pas si bonne pour la santé
Après avoir énuméré tous ses atouts, il est normal de jeter un œil sur ce qui doit vous amener à ne pas exclusivement consommer de la viande végétale.
- Des produits ultra transformés : pour faire en sorte que du soja ait l’aspect et un goût similaire à la viande, il va subir de nombreux processus industriels avec des additifs, des arômes artificiels. Pas top pour une consommation régulière !
- Une valeur nutritionnelle pas toujours égale qui demande un examen attentif des étiquettes. Le sodium ou les glucides ajoutés peuvent être présents en trop grande quantité.
- Une carence certaine en micronutriments. La viande animale est riche en fer héminique (absorbé rapidement par l’organisme) et en vitamine B12 qui sont totalement absents des similis carnés.
- Une présence accrue de nombreux allergènes. Soja et gluten, souvent voire systématiquement présents dans les viandes végétales sont des allergènes puissants.
De la viande végétale faite maison !
Steak végétal aux haricots rouges (4 portions)
- 200 g de haricots rouges
- ½ poivron
- 1 gousse d’ail
- 50 g de flocons d’avoine
- 1 cuillère à soupe de graines de chia
- Cumin
- Huile d’olive
Mixez l’ensemble des ingrédients. Laissez reposer 20 minutes le mélange puis formez des palets d’environ 75 g et faites-les revenir à l’huile d’olive dans une poêle.
Alors bon ou pas bon pour la santé ?
Si ces produits sont combinés avec une alimentation variée et que vous choisissez bien vos produits avec une analyse poussée de la liste des ingrédients en évitant ceux qui sont ultra-ultra transformés, alors vous pouvez les consommer sans souci. Il faut en fait les considérer comme leur équivalent animal. Puisque les autorités sanitaires recommandent de ne pas consommer plus de 500 g de viande rouge par semaine et 150 g de charcuterie, votre consommation de viande végétale doit être décomptée de ces recommandations.
Après le végétal, la viande de laboratoire ?
Aujourd’hui, il est possible de faire pousser de la viande. Eh oui vous avez bien lu !! On peut faire pousser de la viande comme les carottes ou les pommes de terre ! A partir des cellules souches du muscle d’un animal en vie (plus besoin de l’abattre pour le manger !!) et on le fait pousser dans une sorte de bouillon nutritif. Résultat : pour produire 1 milliard de burgers, on a besoin d’élever 1.2 millions de vaches pendant 3 ans alors que pour produire la même quantité en laboratoire on a besoin de souches musculaires d’une seule vache qui reste vivante et d’attendre 1 mois et demi ! Vous avez toujours faim ?
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