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Les cas de dispense

Par principe, la mutuelle santé d'entreprise est obligatoire pour tous les salariés et prend effet dès leur embauche. Il existe néanmoins des exceptions.

Dans quels cas un salarié peut-il refuser de souscrire à une complémentaire santé collective d'entreprise ?

Par principe, la mutuelle santé d'entreprise est obligatoire pour tous les salariés et prend effet dès leur embauche. Il existe néanmoins des exceptions qui dispensent le salarié de l'obligation de cotiser à un contrat collectif d'entreprise obligatoire. L'on doit distinguer deux types de dispenses :

  • Les dispenses de plein droit (ou d'ordre public) : ces dispenses n'ont pas besoin d'être inscrite dans l'acte juridique fondateur du régime (DUE, accord d'entreprise ou référendum) pour pouvoir être exercées.
  • Les facultés de dispense ouverte par le code de la sécurité sociale dites "dispenses facultatives" : ces dernières ne peuvent être exercées par le salarié que si l'acte instituant les garanties (DUE, accord d'entreprise ou référendum) les prévoit.

Quel que soit le motif de dispense, c'est au salarié de prendre l’initiative de la demander ; il doit formaliser sa demande par écrit (mail ou courrier). L’employeur ne peut pas s’opposer à ces demandes de dispense du moment qu'elles sont de plein droit ou prévues dans l'acte instaurant le régime.
Dans tous les cas, l'employeur doit être en mesure de produire la demande de dispense des salariés concernés et les salariés doivent justifier chaque année de leur maintien dans la clause de dispense.

Revue exhaustive des différents cas de dispenses d'affiliation selon qu'elles sont de plein droit ou facultatives.

Les dispenses de plein droit :

Les salariés présents dans l'entreprise au moment de la mise en place d'une complémentaire santé ou à leur entrée dans l'entreprise peuvent, s'ils sont déjà couverts par une mutuelle santé individuelle, refuser temporairement d'adhérer au contrat collectif. Ils conservent alors leur couverture individuelle jusqu'à sa date d'échéance (soit généralement la fin de l'année civile).
Ils devront quoi qu'il en soit prouver qu'ils sont couverts et préciser la date d'échéance de leur contrat. Cette dispense d'affiliation n'étant que temporaire, ils devront rejoindre le contrat collectif obligatoire dès la fin de leur contrat individuel.

M. X intègre une entreprise où est mis en place un contrat complémentaire santé obligatoire. Mme X et leurs enfants sont également obligés d’y contrat . Problème : la complémentaire santé obligatoire de l’entreprise est nettement inférieure à celle qu’ils avaient souscrits jusqu’à présent à titre volontaire.

Mme Y est une toute jeune retraitée. Elle a la possibilité de conserver le tarif très favorable du contrat groupe qu’elle avait jusqu’à présent dans son entreprise. Mais elle sait également que ce le niveau de couverture de ce dernier sera insuffisant dans les années à venir compte tenu des problèmes de santé qu’elle commence à avoir.

Dans la Famille W, personne n’a les mêmes besoins de santé : M. est porteur de lunettes, Mme a une maladie bénigne mais au long cours qui l’amène à être hospitalisée régulièrement et les 2 enfants vont avoir besoin d’orthodontie dans les années à venir.

Qu'il soit déjà employé au moment de la mise en place du contrat collectif ou qu'il soit embauché dans une entreprise disposant déjà d'une mutuelle santé obligatoire, un salarié bénéficiant de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S) peut être dispensé d'affiliation jusqu'au terme de ses droits à la C2S.
Un salarié affilié au contrat collectif obligatoire peut également demander à le quitter si l'évolution de sa situation personnelle ou professionnelle lui ouvre droit à la C2S. Sa dispense au contrat collectif prend alors effet à la date d'ouverture de ses droits à la C2S.

Un salarié qui a signé un CDD ou un contrat de mission d'une durée inférieure ou égale à 3 mois peut obtenir, s'il le demande, une dispense d'adhésion.
Les salariés dont la durée effective du travail prévue par leur contrat est inférieure ou égale à 15 heures par semaine bénéficie de la même possibilité de dispense.

Lorsque le contrat collectif mis en place dans l'entreprise prévoit l'affiliation obligatoire des ayants droit, ces ayants droit peuvent exercer de plein droit une demande de dispose s'ils sont couverts par ailleurs par un autre contrat collectif obligatoire.

Dans le même esprit que le cas précédent tout salarié qui bénéficie en tant qu'ayant droit (par exemple via son conjoint) de l'un de dispositifs suivants peut demander à être dispensé du contrat collectif mis en place dans son entreprise :

  • Couverture collective obligatoire ou facultative ;
  • Contrat relatif à la participation de l'Etat ou des Collectivités Territoriales au financement de la protection sociale complémentaire de leurs agents ;
  • Contrats d’assurance de groupe dits « Madelin » ;
  • Régime local d’Alsace-Moselle ;
  • Régime complémentaire relevant de la caisse d’assurance maladie des industries électriques et gazières (CAMIEG).

Attention : un salariés ne peut demander à exercer un dispense de plein droit qu'à trois moments précis :

  • lors de la mise en place du contrat
  • lors de son entrée dans l'entreprise
  • à la date à laquelle prennent effet les droits mentionnés aux cas N°2 et 5 (avec une tolérance de maximum 30 jours).

En dehors de ces moments, l'employeur doit refuser les dispenses d'ordre public demandées par ses salariés. S'il ne le fait pas, il s'expose à un risque de remise en cause du caractère obligatoire du contrat lors d'un contrôle URSSAF ce qui lui ferait perdre les exonérations de charge sociales dont bénéficient le contrat.En dehors de ces moments, l'employeur doit refuser les dispenses d'ordre public demandées par ses salariés. S'il ne le fait pas, il s'expose à un risque de remise en cause du caractère obligatoire du contrat lors d'un contrôle URSSAF ce qui lui ferait perdre les exonérations de charge sociales dont bénéficient le contrat.

Les dispenses facultatives :

Si le contrat est de moins de 12 mois, le salarié ou l'apprenti peut obtenir, s'il le demande, une dispense d'adhésion sans avoir à fournir de justificatif.
Si le contrat est au moins égal à 12 mois le salarié ou l'apprenti doit par contre justifier d'une couverture santé complémentaire individuelle pour que sa demande de dispense soit acceptée.

Le salarié à temps partiel ou apprenti dont la cotisation restant à leur charge est au moins égale à 10% de leur rémunération, peuvent choisir de ne pas adhérer au contrat complémentaire santé collectif.

En cas d'employeurs multiples, un salarié déjà couvert par un contrat collectif de l'un de ses employeurs peut refuser de souscrire aux autres contrats. Il doit justifier de cette protection par écrit auprès des autres employeurs.

Rappel : pour pouvoir être demandées, ces dispenses doivent être prévues dans l'acte instaurant les garanties (DUE, accord d'entreprise ou référendum)

Les employeurs peuvent également choisir d'inscrire dans l'acte juridique mettant en place le régime les dispenses de plein droit notamment celles relatives à la C2S (voir cas N°2) ou au bénéfice de certains contrat en qualité d'ayants droit (voir cas N°5).
Quel intérêt ? Dès lors que la faculté de dispense est prévue et inscrite dans l’acte instaurant les garanties (DUE, accord d'entreprise ou référendum), le salarié peut faire valoir la dispense auprès de son employeur à tout moment (et non plus seulement au 3 moments restrictifs prévus par les dispenses de plein droit).
L'employeur à toutefois le possibilité de définir une durée maximum pour pouvoir exercer ces demandes de dispense.

Inscrire des clauses de dispense dans l'acte juridique est donc une décision non neutre qui peut avoir des conséquences sur l'organisation de l'entreprise, les possibilités offertes aux salariés et les contraintes que doit respecter l'entreprise à l'égard du caractère collectif et obligatoire du contrat.

Et pour les ayants droit du salarié ?

La couverture obligatoire des ayants droit (comme les enfants du salarié ou son conjoint) peut être prévue dans le système de complémentaire santé d'entreprise.
Deux cas de figure sont possibles :

  • Les ayants droit sont couverts à titre facultatif.

Dans ce cas ils sont totalement libres de rejoindre ou non le contrat et financent l'intégralité du coût de leur couverture.

  • Les ayants droit sont couverts à titre obligatoire.

Dans ce cas, s'ils sont déjà couverts par une autre mutuelle santé collective obligatoire, ils sont évidemment dispensés de cette obligation afin de ne pas générer de double couverture. Le salarié doit toutefois faire chaque année une demande de dispense de couverture de ses ayants droit en justifiant du caractère obligatoire de la complémentaire santé qui les protège par ailleurs.
Quand les membres d'un couple travaillent tous deux dans une même entreprise qui impose une complémentaire collective prévoyant la couverture obligatoire des ayants droit, l'un d'eux peut être affilié en tant qu'ayant droit alors que l'autre l'est en tant qu'assuré.

En qualité d'employeur, vous avez encore des questions sur les cas de dispense ?
Les conseillers entreprises de Mutélios (fusion des mutuelles CNM Santé et MFIF) sont à votre disposition. Véritables experts des contrats collectifs obligatoires et facultatifs, ils pourront répondre à toutes vos questions et vous conseiller au mieux dans le respect des choix de votre politique RH.
N'hésitez pas à les consulter en leur écrivant à entreprises@mutelios.fr ou en téléphonant au 01 53 36 92 52.

Date mise à jour : décembre 2024